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A small slice of a Frenchwoman’s day -- in France and in French. A fun podcast to improve your French! On Mondays, Wednesdays and Fridays.
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Sunday Oct 24, 2010
La grève
Sunday Oct 24, 2010
Sunday Oct 24, 2010
Il y a en ce moment un grand mouvement de grève en France, à cause de la réforme des retraites que veut faire voter le gouvernement et qui est perçue comme injuste (et elle l’est d’après moi). De nombreuses voix s’élèvent pour protester et faire savoir que d’autres choix sont possibles. Bon. Je soutiens la grève. La grève touche les transports en commun, les écoles, mais ce qui commence à fortement inquiéter le gouvernement, elle touche les raffineries. L’équation est simple : raffinerie en grève = pénurie d’essence, pénurie d’essence = blocage de l’économie. Laurie, notre baby-sitter qui garde Lisa une fois par semaine, évoquait ce matin les fameuses grèves de 95 dont elle n’a pas de souvenirs parce qu’elle était trop jeune. Ce qui n’est pas mon cas, je m’en souviens bien. Mon mari et moi travaillions alors dans la même entreprise. C’était un vraie galère d’aller au travail. A l’époque j’habitais encore chez mes parents et mon père m’emmenait en voiture, enfin il m’approchait beaucoup en voiture. Je faisais le reste du chemin à pied. Je devais traverser un pont au dessus de la Seine, il faisait super froid et il y avait du vent. Voyant que le mouvement durait, j’ai proposé à mon futur mari de prendre une chambre dans un des hôtels proche de notre travail. Il y avait des offres liées à la grève! C’était incroyable. Nous avons pris une chambre je crois la dernière semaine de grève. C’était super bien! On est allé au restaurant tous les soirs, on rentrait du travail à pied, de la chambre on voyait le dôme des invalides! C’est aussi à cette période que nous sommes allés à un concert de Paolo Conte à l’Olympia, la mythique salle de concert parisienne. Je me souviens que mon mari avait marché de chez lui (il habitait République à l’époque) jusqu’au boulevard des Capucines. Ça faisait une trotte! Je me souviens aussi que les gens allaient au travail en joggant, en vélo, en patins à roulettes! Ce n’était pas encore la grande mode des trottinettes!
Saturday Oct 23, 2010
Les vendanges de Hervé Bizeul
Saturday Oct 23, 2010
Saturday Oct 23, 2010
Je vous ai parlé plusieurs fois du blog de Hervé Bizeul, vigneron à Vingrau dans le Languedoc-Roussillon. Vous savez l’admiration que j’ai pour sa plume! J’avais un peu de retard dans la lecture de ses billets. Vous savez que c’est l’époque des vendanges, grand moment pour le vigneron. Hervé Bizeul nous a fait partager tous les jours ses aventures et mésaventures des vendanges en publiant chaque jour un billet pendant plus de trois semaines. C’était passionnant. Et je suis encore plus admirative de son travail! Je crois que je ne pourrais pas tenir ce rythme! Ce soir, j’ai rattrapé mon retard, j’ai relu quelques passages qui m’avaient particulièrement plu, j’ai à nouveau regardé les photos (je crois que ma préférée est celle de la fermentation parce que j’imagine qu’il y a aussi un bruit et une odeur qui accompagne cette photo!) et j’ai découvert son billet sur le temps, enfin les différentes perceptions du temps, depuis la préhistoire jusqu’à aujourd’hui. Il lit un livre sur le sujet et nous fait partager ses découvertes. Je me suis demandé comment moi je vivais le temps en ce moment. Il passe vite, bien sûr. Il va plus vite que moi. Lisa aura un an dans deux mois! Les journées ressemblent à des courses où tout va vite, où il faut sans arrêt se presser, être à l’heure pour aller à l’école, se dépêcher de prendre son petit-déjeuner, etc. C’est classique. Mais je crois que grâce à Internet, grâce au dépaysement que procurent des blogs comme celui de Hervé Bizeul, il y a comme des bulles de temps où l’on profite du «maintenant». Et peut-être, dans un certain temps, aurai-je la chance d’assister à une fermentation?
Friday Oct 22, 2010
Ce message est une erreur
Friday Oct 22, 2010
Friday Oct 22, 2010
Aujourd’hui, en rentrant à la maison après être allée chercher les filles à l’école (la vie se répète, n’est-ce pas?), j’ai vu que le répondeur clignotait. Un nouveau message attendait d’être lu. J’ai demandé aux filles de faire un peu de silence et nous avons découvert ensemble le message. - Bonjour, je suis Mme S. Je vous téléphonais pour savoir si ma montre que j’ai donné à réparer le 14 septembre est prête. Et est-ce que ça vous ennuie si je viens demain? Le numéro que vous m’avez donné est le suivant 6293. Mme S. Je vous rappellerai dans la journée pour savoir si je peux passer demain matin. Micaela m’a regardé avec des yeux interrogateurs, l’air de dire «Euh, maman, je ne savais pas que tu réparais des montres...». - C’est une erreur! lui ai-je dit. La dame s’est trompée en composant le numéro de téléphone du réparateur de montre et son message est arrivé chez nous. - Est-ce que tu vas la rappeler pour lui dire qu’elle s’est trompée? - Non, je ne sais pas où elle habite et puis elle a dit qu’elle allait rappeler. Je ne pense pas qu’elle puisse se tromper deux fois. Tu vois, ça sert de bien connaître ses chiffres! Nous avons ensuite joué à composer des numéros de téléphone sur un vieux téléphone fixe qui sert de jouet à mes filles. On s’est bien amusé.
Friday Oct 15, 2010
Balade dans le XVIIIe
Friday Oct 15, 2010
Friday Oct 15, 2010
Aujourd’hui, j’avais une course à faire dans le XVIIIe arrondissement, Laurie, notre super baby-sitter gardait Lisa. Ce sont des sorties chronométrées, entre deux tétées, mais ça marche. A Saint-Lazare, j’ai pris le 80 qui remonte vers Montmartre. A cette heure de la matinée, la balade en bus est sympa, on passe au-dessus du cimetière de Montmartre, il y a des lycéennes qui discutent entre elles (« elle est trop grave cette prof, elle ne m’a même pas laissé le temps d’écrire mon nom sur la copie. C’est fini ! C’est fini ! Elle n’arrêtait pas de dire ça ! ») et l’on aperçoit par la fenêtre des mamies qui promènent leur toutou. Ah !, la mamie parisienne, c’est quelque chose ! J’étais en avance à mon rendez-vous, mais j’avais un plan. Je suis descendue à l’arrêt Damrémont-Caulaincourt. J’ai traversé la rue Caulaincourt et je me suis arrêtée devant la vitrine de la pâtisserie de Arnaud Lahrer, meilleur ouvrier de France 2007 ! Bien sûr, tout cela faisait partie du plan. C’était la première fois que je me rendais dans cette pâtisserie alors j’ai longuement étudié la vitrine. Difficile de faire son choix devant tant de gâteaux inconnus ou de classiques revisités comme ces éclairs décorés de petites pastilles. Je savais que j’allais rentrer en métro, j’ai choisi une pâtisserie qui risquerait moins d’être abîmée au cours d’une éventuelle bousculade : une tarte. Aux fraises ? Non, il n’y en avait pas. J’ai choisi la tarte Lola. Une tarte aux framboises recouverte d’une mousse passion et décorée de quelques framboises fraîches. Rose et jaune, c’était très joli. La dame qui m’a servie était très aimable, c’était bien agréable. J’ai dégusté ma tarte en dessert le midi même. Une merveille ! Tout était parfait, en harmonie : la pâte à tarte, la compote de framboises, la crème passion et les framboises fraîches. Un vrai moment de plaisir. Rien que d’en parler, j’ai les papilles qui frétillent !
Thursday Oct 14, 2010
Le téléphone arabe du bio
Thursday Oct 14, 2010
Thursday Oct 14, 2010
Ce soir, mon mari est rentré à la maison et il m’a tendu un prospectus. - Tiens, on m’a donné ça en sortant de la gare. Il va y avoir un marché bio tous les vendredis soir à côté de la poste. J’ai rapidement parcouru le prospectus alors que mon mari disparaissait sous une montagne de petites filles très heureuses de retrouver leur papa et de le lui faire savoir par des câlins et des bisous. Quelques minutes plus tard, je recevais un SMS de Caroline à propos d’autre chose. Dans ma réponse, je lui ai parlé du marché bio. « Marché bio vendredi 16 h -20 h à côté de la poste. On y va ? » Un peu plus tard, juste avant le dîner, je suis montée avec Micaela apporter à Mme L., notre voisine du quatrième, un morceau de la brioche que nous avions confectionnée avec les filles dans l’après-midi. Elle nous avait offert plus tôt dans la semaine un pot de ses compotes maison poire, pomme, banane et vanille. C’était une délicieuse compote. Après avoir discuté cinq minutes avec Mme L. Et alors que nous allions redescendre, Mme L. me dit : - Vous savez qu’il va y avoir un marché bio dans le quartier tous les vendredis ! - Oui, je suis au courant. - J’ai discuté avec une personne à la gare qui m’a remis le prospectus. Il paraît qu’il y aura des producteurs très sympathiques. J’irai faire un tour et vous ? - Oui, je pense que j’irai. Nous sommes redescendues avec un nouveau pot de compote dans les mains ! Un peu plus tard dans la soirée, j’ai eu Jacques au téléphone. Devinez de quoi il m’a parlé ! Du nouveau marché bio, bien sûr ! Ah, le téléphone arabe du bio fonctionne à merveille dans notre quartier et nous employons tous les moyens à notre disposition : papier, SMS, téléphone, conversation entre voisins.
Wednesday Oct 13, 2010
Onglerie et relooking
Wednesday Oct 13, 2010
Wednesday Oct 13, 2010
Il y a une nouvelle boutique qui s’est ouverte près de la gare. Elle remplace un marchand de chocolats. Je suis encore passée devant ce matin. Il s’agit désormais d’une onglerie, parfumerie et espace de relooking. Ce matin, il y avait deux jeunes femmes à l’intérieur. Ce n’étaient pas des clientes, elles étaient derrière une espèce de comptoir. Elles discutaient et comme elles riaient, je pense qu’elles s’amusaient bien. Rapidement, comme ça, leur look ne m’a pas semblé « maîtrisé », mais davantage jeune-femme-actuelle-qui-fréquente-les-grandes-chaînes-de-magasin-de-mode. En continuant mon chemin, mes pensées cheminaient elles aussi. Je me demandais si c’étaient ces jeunes femmes qui proposaient de relooker leurs clientes. Personnellement, je n’irai pas me faire relooker dans ce magasin. Les jeunes femmes ne me donnaient pas envie. Et puis, à les voir rigoler derrière leur comptoir, je ne les trouvais pas très commerçantes. Alors, j’ai commencé à imaginer que je tenais ce magasin. Si je tenais ce magasin de relooking, je crois que j’aurais plus de personnalité dans ma façon de m’habiller. Si je tenais ce magasin, on pourrait me voir en train de travailler à mon bureau et les gens verraient que je suis une personne sérieuse. Enfin, si je tenais ce magasin, il y aurait une affiche en vitrine qui proposerait des stages de relooking. Sur mon affiche, il y aurait un argumentaire : vous ne vous reconnaissez plus dans vos vêtements, votre coupe de cheveux, votre maquillage ? Je vous propose de trouver le style qui vous convient en 5 séances. Entrez discuter avec moi 5 minutes, je vous expliquerai ma méthode. Au programme : essayage de vos vêtements pour comprendre ce qui ne va plus dans votre garde-robe, trouver vos couleurs, shopping à Paris et travail sur vos « réflexes vêtements », séance chez mon coiffeur-visagiste partenaire, bilan des courses. Arrivée chez moi, j’étais super emballée par mon projet ! Mais bien sûr, c’était juste une idée comme ça.
Monday Oct 11, 2010
La vie de Molière
Monday Oct 11, 2010
Monday Oct 11, 2010
Dernièrement, j’ai terminé de lire le dernier manga de Jiro Tanigushi publié en France. Depuis j’ai entamé ma nouvelle lecture : une biographie de Molière. Je l’ai achetée il y a quelques semaines dans une Fnac, un dimanche matin, alors que nous étions venus acheter un vélo pour Micaela. J’avais profité du fait que mon mari attendait un vendeur pour m’éclipser avec Lisa et Felicia dans la Fnac toute proche. Je déambulais dans les rayons, simplement heureuse de regarder au hasard quelques couvertures, et quand Felicia était occupée à choisir un livre sur la poésie française au XXe siècle, j’ai pu lire la quatrième de couverture de cette biographie. Cela faisait un certain temps que j’avais envie de lire une biographie. Pourquoi pas Molière? Je ne le connaissais pas vraiment. Il est dans mon esprit étroitement lié à l’école. Pourtant, je suis passée entre les mailles du filet parce que je n’ai rien lu de lui à l’école. J’ai commencé à le découvrir véritablement l’année dernière lorsque je suis allée voir au théâtre Le dépit amoureux. Cette pièce m’avait absolument enthousiasmée et beaucoup fait rire. J’avais aussi vu ce film qui m’avait beaucoup plu intitulé Molière de Laurent Tirard en 2007 avec Romain Duris et avec Fabrice Luchini. Le style d’écriture du biographe m’a tout de suite irritée. J’ai de nombreuses fois interrompu ma lecture pour lire des passages à voix haute à mon mari et exprimer mon exaspération. - Hum, oui, effectivement, mais tu sais, je suis en Chine (il lit un roman de Yu Hua). Malgré mon irritation, je continue la lecture, car je trouve la vie de Molière captivante, sa liberté motivante et son don pour l’écriture et le comique enthousiasmants. (Mes amis, quelle tirade!) Je pensais à lui en faisant une petite vaisselle tout à l’heure (je pense beaucoup en faisant la vaisselle), que je vous parlerais de cette biographie et que j’aurais bien aimé le comparer avec quelqu’un de notre époque pour que vous compreniez qui il était. J’ai trouvé, je crois qu’on pourrait le rapprocher de Woody Allen.
Sunday Oct 10, 2010
Artichauts et œufs mimosa
Sunday Oct 10, 2010
Sunday Oct 10, 2010
Ce matin, Micaela, qui est une petite fille très observatrice à qui rien n’échappe, du vernis à ongles de Caroline (“Oh, Caroline a du vernis!”), au trench-coat «sans ceinture» de la mère d’une de ses copines, quand elle m’a vue au réveil, s’est tout de suite exclamée : Oh, tu as retrouvé ta boucle d’oreille! Eh oui, hier, je l’ai retrouvée alors que je préparais le linge à mettre dans la machine à laver. Elle se trouvait dans la poche intérieure de ma veste polaire, là où je ne mets jamais rien. Franchement, je ne sais pas comment elle a pu se glisser à cet endroit. Voilà, les rubis ont retrouvé la boîte à bijoux et mes oreilles leurs anneaux préférés. Mais aujourd’hui, je voulais vous parler de notre dîner. Ce matin, alors que je faisais les courses à la Biocoop j’ai été prise d’inspiration en voyant les magnifiques artichauts. J’ai dit aux filles : hum, si on mangeait des artichauts ce soir avec des œufs mimosa. Après les œufs à la coque, les filles allaient découvrir les œufs mimosa. Chez mes parents nous écrasions des œufs durs et nous mettions de la sauce vinaigrette. C’est coloré et cela se marie parfaitement avec un artichaut que l’on effeuille en trempant chaque bout de feuille dans un peu de sauce vinaigrette. J’ai recherché sur Internet le temps de cuisson des artichauts : un article sur un site de cuisine indiquait entre quinze et vingt minutes de cuisson. La dame qui avait écrit l’article précisait qu’il ne fallait pas couper la tige de l’artichaut, mais la briser d’un coup sec pour que les parties filandreuses viennent avec la tige. Je n’avais jamais fait ça, briser la tige d’un artichaut. Dans un grand crac, j’ai brisé la tige et effectivement un joli plumeau de fils est apparu. Les filles ont adoré les œufs mimosa, mais pas l’artichaut.
Saturday Oct 09, 2010
Drôle de doudou
Saturday Oct 09, 2010
Saturday Oct 09, 2010
Lisa va à la garderie depuis la rentrée. Cela n’a pas été facile. La première fois, elle est restée à peine un quart d’heure. Elle hurlait tellement qu’on m’a rappelée en urgence. La deuxième fois, à force de distraction, elle est restée une petite demi-heure. La troisième fois presque trois quarts d’heure. Je l’emmenais systématiquement après sa sieste du matin pour qu’elle soit en forme. Avec les puéricultrices, nous avons décidé que je l’emmènerais un matin juste après avoir accompagné ses grandes sœurs à l’école et qu’elle ferait sa sieste du matin à la garderie. Je n’étais pas très confiante. Une des puéricultrices m’a conseillé d’apporter un objet ou un vêtement qui portait mon odeur en guise de doudou. Ce matin, c’était le jour de la garderie. Au moment de préparer son sac, j’ai repensé à ce doudou. Hum, que prendre? Une écharpe? Non, j’avais peur qu’elle ne s’étrangle avec. Il était déjà 8h10, il fallait que je me décide vite. J’ai pris mon haut de pyjama. Oh là là, c’est bizarre, quand même! Bon, j’admets que c’est logique, l’odeur de sa maman rassure forcément un bébé, mais emmener son pyjama à la garderie... Lorsque je suis partie, Lisa s’est mise à hurler. Une dame qui accompagnait son enfant s’est exclamée : - Qui est-ce qui crie comme ça? - C’est ma fille, ai-je répondu et dans ma tête j’ai pensé “et encore, vous n’avez pas entendu le cri de Micaela!” Lorsque j’ai quitté la garderie, on entendait ses cris de dehors. Je n’étais pas vraiment rassurée. Je suis quand même rentrée à la maison, gardant mon portable à portée de main, prête à me précipiter pour récupérer Lisa en pleurs. Le temps a passé et aucun appel. A presque onze heures, j’ai craqué et j’ai appelé la garderie. - Lisa dort. Vous n’avez qu’à venir à onze heures et demie. Magique ce doudou, non?
Saturday Oct 02, 2010
La lune
Saturday Oct 02, 2010
Saturday Oct 02, 2010
C’est drôle comme parfois la nature est présente et comme parfois nous arrivons à vivre sans elle, enfin sans penser à elle. Mardi soir, en rentrant chez moi après avoir quitté Isabelle, mes pensées étaient tournées vers le film que je venais de voir, l’arbre. Et j’ai eu cette pensée à propos de la nature. Enfin, pas tout à fait la nature, le fait d’être sur la terre, en orbite autour du soleil, dans le cosmos, en voyage dans l’espace. En faisant le code pour entrer dans la résidence, je me suis retournée pour regarder la lune. On voyait quelques étoiles aussi dont une plus brillante que les autres. J’ai regretté de ne pas avoir prêté plus d’attention à ce que j’avais vaguement entendu à la radio il y a quelques jours à propos d’une étoile ou d’une planète particulièrement brillante. Mais en fait regarder les étoiles me donne le vertige. Je préfère les oublier. Avant de m’endormir, j’ai lu quelques pages du nouveau manga de Jiro Tanigushi, tiré du roman Les années douces de Kawakami. Page 154, une des cases montre la lune la nuit avec le texte suivant : « Nous avons continué à marcher lentement. L’air de la nuit commençait à sentir le printemps. Dans le ciel brillait une lune rousse ». Cela faisait écho à mes pensées. Voilà, ai-je pensé, je vis dans une case de manga. Ce soir, en rentrant de l’école, Mathilde la fille de Caroline nous a montré son cours sur les planètes. Il y avait une représentation du système solaire. Je l’ai regardée avec Micaela, je lui ai montré Jupiter. - La planète qui s’appelle comme moi en italien ? - Oui, Jupiter c’est Giove. - Mais non, je n’ai pas un nom de planète, j’ai un nom de famille ! Nous avons bien ri. Il y a très longtemps de cela, la terre effectuait une rotation complète en seulement six heures ! Oh là là , ça devait décoiffer à l’époque!